Amy Litt Invité
| Sujet: Amy Littleton Mar 30 Aoû - 23:13 | |
| Le menton posé dans sa main, son coude appuyé sur le bureau en chêne, la main droite levée au dessus du parchemin vierge en quête d'inspiration, Amy réfléchissait à ce qu'elle allait pouvoir écrire dans son journal et tout naturellement les mots s'imposèrent à son esprit. Elle griffonna alors sur le journal d'une écriture quasi illisible, sa plume volant sur la page.
"Le 17 août 1869,
Je me nomme Amy Littleton et en ce jour de l'an de grâce, je viens de fêter mes seize printemps. Ceci est un cadeau de maman et comme elle semblait y tenir, je vais tâcher de m'y confier... Je n'ai pas l'habitude et en me relisant je suis sûre que cela se verra mais il faut bien un début à tout. Quelqu'un hurle encore des insanités sur les Rutherford, à force sa voix finira brisée. Je me demande bien qu'est-ce qu'ils ont encore fait, peut-être est-ce juste pour maudire leur existence tout simplement... En commençant l'écriture, je n'avais aucune idée sur laquelle me lancer, maintenant je sais. Je vais raconter l'histoire de nos deux familles vue par mes yeux de jeune fille, cela changera de l'histoire prononcée dans le village ou ici même. Les Littleton et les Rutherford se haissent depuis bien longtemps, si longtemps que personne n'en sait la vraie raison. Le problème est qu'il n'y a pas de limite alors les coups bas fusent et quand deux membres de nos familles se rencontrent, la magie fait des étincelles... Cette petite guerre ne nous mènera tous qu'à la mort mais ma famille refuse de m'écouter, prétextant que je suis jeune, fragile et que les Rutherford m'ont lancés un sortilège pour se tirer d'affaire. Soit mais j'affirme haut et fort être saine de corps et d'esprit au moment où j'écris ces mots. L'ennui, c'est que la haine est puissante, beaucoup trop et j'appréhende le moment où elle explosera et qu'ils s'entretueront tous. Les gens du village seront sûrement bien heureux, depuis le temps qu'ils nous craignent... Pas moi, je ne veux pas perdre un membre de ma famille pour une idiotie remontant à des lustres... Je vais laisser cette histoire inachevée et faire un tour au village, j'ignore qui hurle comme cela mais une chose est sûre, elle a de la voix."
Amy referma le journal, effleura les caractères inscrits sur la reliure "Amy" et le déposa sous son oreiller avant de claquer la porte de sa chambre.
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Amy rouvrit le journal, fèbrile avant d'y griffonner rapidement à la lueur d'une bougie, allongée dans son lit à baldaquin.
Le 27 octobre 1869, J'aurais du relater cet évènement le 17 août mais je n'ai pas pu. Alors voilà, j'avais annoncé que j'allais au village, finalement j'ai sellé un de mes chevaux préférés et je suis allée au lac. Voir cette étendue d'eau m'apaise mais j'ai vu que je n'étais pas seule, j'ai manqué de rebrousser chemin mais ma curiosité fut plus forte et puis qui irait s'exiler à Iverness ? Personne... Donc je suis descendue de cheval et je l'ai attaché par la bride à un arbre. Lentement, je me suis approché de ce jeune homme assis dans l'herbe et je lui ai demandé : -Puis-je m'asseoir à vos côtés ? Je l'ai fait sursauter à mon grand regret et il a tourné la tête vers moi en plissant des yeux, ébloui. J'aurai aimé dire que c'est ma beauté qui lui faisait cet effet là mais pour être honnête, j'avais le soleil dans le dos. Mon honnêteté me perdra... Moi, je le voyais, il était bien beau ce jeune homme solitaire. -Bien sûr, répondit-il, me permettant ainsi d'être à sa hauteur. Je me suis alors assise et il m'a observé sans rien dire aussi longtemps que la politesse le lui permettait avant de tourner les yeux vers le lac. -Je ne vous ai pas entendu arriver. -Je suis désolée de vous avoir surpris, ce n'était pas mon intention. -Vous ne m'avez pas surpris. -Vous avez sursauté. Il laissa passer quelques secondes avant de rire. Il avait un rire extraordinaire et communicatif. -Vous avez raison, vous m'avez fait peur... -Que faites-vous ici seul ? -Je pourrais vous retourner la question. -La politesse voudrait que vous y répondiez le premier. Ses joues rougirent délicatement, pris en faute. -J'avais besoin de tranquillité et vous ? -La même raison. Il tourna son visage vers moi, éclairé par un sourire. -Vos nombreux soupirants ? -Je n'en ai pas. -La politesse voudrait que je vous rassure sur ce point. -Effectivement, c'est ce qu'elle voudrait. Mais la question est : le ferez-vous ? -Uniquement si vous promettez de ne me prendre pour un goujat ou un quelconque garçon de mauvaise famille. -Ce que vous voulez dire pour me rassurer est donc si terrible que cela ? -Je crains que oui. -Très bien alors vous avez ma promesse. -Voici ce que je vous propose : me permettez-vous d'être votre soupirant ? J'ai éclaté de rire, je ne m'attendais vraiment pas à ça et j'ai vu du coin de l'oeil les joues de ce jeune homme rougir furieusement. -Excusez-moi, je ne m'y attendais pas. Mais j'accepte à une condition. -Laquelle ? -Quel est votre nom ? -William, je m'appelle William, m'a-t-il répondu avec un grand sourire. Nos regards tournés vers le lac, il m'a questionné : -Et j'ai l'honneur d'être le soupirant de qui ? -Je m'appelle Amy. -Très bien Amy. Je sais que cela n'est guère indiqué à la première rencontre mais... Me permettez-vous de vous tutoyer ? Je n'ai jamais vraiment aimé vouvoyer une belle jeune fille. Mes joues ont rougies. -Me voilà rassuré William... Bien sûr que je vous le permets. -Faites en donc de même pour moi, je ne suis guère vieux. -Comme tu voudras William... A rencontre inhabituelle, mesures inhabituelles. La politesse a été laissée de côté cette fois-ci. Je me suis allongée et ai regardé le ciel. -Tu es en train d'abîmer ta robe, belle Amy. -J'en ai d'autres. -Comme tu voudras... Il s'allongea à mes côtés, les yeux clos. Je l'avisais avec un petit sourire malicieux en me relevant sur un coude, la tête tournée vers lui. -William ? Il rouvrit les yeux et me considéra, penchée vers lui. -Oui ? -Tu es en train d'abîmer tes vêtements, beau William. -J'en ai d'autres, marmonna-t-il en se relevant lui aussi à demi. -Comme tu voudras... Ma voix n'était plus qu'un murmure alors qu'il glissait sa main dans mes cheveux. Son visage était alors tout proche du mien et je pouvais sentir son souffle. Jamais mon coeur ne s'était emballé de cette façon. -J'espère que la politesse ne m'en voudra pas... -Je ne crois pas... Avec le sourire, il a réduit la distance entre nous mais un bruit nous a fait tourner tous les deux la tête, les joues rouges. Il s'est rallongé et j'ai fait de même. -Pardonne-moi... -Ne t'excuse pas, tu en avais envie non ? -Parce que toi non ? Il avait tourné son visage vers moi, surpris. -Ai-je dit cela ? -Amy, tu es une belle menteuse. Tu en avais envie tout autant que moi. -William, tu es un beau sourd. Je n'ai jamais dit ne pas en avoir envie. Il m'a observé un instant, indécis. -Alors tu me trouves beau ? -Je ne faisais que te rendre la politesse. Il a approché son visage de mon oreille avant de me murmurer : -Menteuse... -Ne joue pas à ça avec moi, tu pourrais bien perdre... -Tu as l'air sûre de toi, ma douce Amy. -Tu as l'air de me sous-estimer. -Très bien, tu veux jouer ? Alors jouons... Sans rien dire de plus, il s'est penché vers moi. Le simple fait d'y penser à présent me colore les joues. Durant deux mois, nous avons joué et le fait est que j'ai eu raison et tord. Il a perdu mais je n'ai pas gagné non plus. Durant ces mois, nous nous sommes fréquemment vus, rejetant la politesse à chaque fois. Et le fait est qu'aujourd'hui, je suis irrémédiablement amoureuse de William. Il y a une ombre qui s'étend sur nous, William ne m'a jamais révelé son nom de famille, il n'en avait guère besoin, je l'ai revu au manoir et rien que le fait de le savoir me cause des frissons dans le dos. William est un Rutherford alors nous brûlerons tous deux......en Enfer. Tant pis, après tout William est beau à damner un saint, je ne suis qu'une humaine qui ne demande qu'à être damné si je peux continuer de l'aimer."
La jeune fille referma le journal et le glissa de nouveau sous son oreiller avant de poser sa plume sur sa table de chevet et de souffler la bougie.
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Le visage crispé, elle écrivait rapidement sur la page encore vierge.
"Le 05 juin 1870, Nous partirons tous les deux à l'aube demain. William et moi sommes à présent mariés devant Dieu, nos familles ne vont pas tarder à l'apprendre. Il n'y a plus qu'une seule solution : fuir en Amérique. Là-bas, ils ne nous retrouveront pas. Cela me désole de quitter ma famille mais je n'ai pas le choix, ils ne comprendront pas, ils le tueront... De plus, la tension n'a jamais été plus palpable entre nos deux familles. Ils finiront par s'entretuer. Que Dieu les garde..."
Elle reposa sa plume et souffla un bon coup avant de refermer le journal.
Assise à son bureau, Amy repoussa ses longs cheveux blonds en arrière avant de prendre sa plume et d'y écrire à nouveau.
"Le 12 décembre 1875, Voilà longtemps que je n'ai plus ouvert ce carnet, depuis notre fuite plus exactement. William est parti coucher Léo, l'aîné de nos deux fils. Il a trois ans à présent et dans un berceau derrière moi, Dominic son petit frère, dort paisiblement. William souhaite que nos enfants s'appellent Littleton. Ceci est probablement la dernière page que j'écrirai... Je souhaite qu'un jour ils apprennent d'où ils viennent mais n'aillent jamais dans cette ville. Nous l'avons maudite par nos actions néfastes..."
La jeune femme referma le journal tandis que William la rejoignait.
Amy prit sa plume, la trempa dans l'encre et écrit quelques mots.
"Le 08 janvier 1932, William est mort..."
Amy referma pour la dernière fois son journal, les yeux embués. Ses doigts lâchèrent sa plume qui tomba au sol.
-Pour mieux cerner le personnage-
Nom : Littleton, mariée Rutherford.
Prénom : Amy
Âge auquel vous êtes décédée : 80 ans
Description physique : Son fantôme a l'apparence d'Amy lorsqu'elle a quitté Iverness. Plutôt fine et élancée, Amy a de longs cheveux blonds bouclés et des yeux noisettes. Ses traits sont doux et fins.
Caractère : Amy dispose d'un caractère calme. Douce et sympathique, elle ne haït pas les Rutherford car elle pense n'avoir aucune raison pour le faire. Elle aime sa famille mais sa curiosité la lui a fait la perdre.
Origine : Iverness
Talents, passions : Amy aime lire, écrire et de temps en temps l'équitation depuis sa rencontre avec William.
Signes particuliers : Diffèrente de sa famille.
Opinion sur la magie : Amy la trouve utile mais n'aime pas les abus que sa famille fait.
[HJ:J'espère que c'est pas trop long ]
Dernière édition par le Mer 31 Aoû - 13:34, édité 1 fois |
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