Les Âmes Damnées
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 Adam Winderfield

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Adam Win
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Adam  Winderfield Empty
MessageSujet: Adam Winderfield   Adam  Winderfield EmptyMer 21 Sep - 13:40

Adam Winderfield


Un jeune homme d'un peu plus d'un mètre soixante-dix se tient en face du journaliste. Ses cheveux blonds coupés courts et ses profonds yeux bleus illuminent un visage enfantin. L'air innocent et appeuré de ses traits contrastent avec les vêtements qu'il porte. Une carrure encore adolescente se dévoile sous sa veste, mais sa chemise bleue et son jeans large lui donnent son air adulte. Il détourne souvent les yeux, regardant partout sans avoir l'air de s'y intéresser, et son fin sourire semble suspendu, comme dans une perpétuelle mais frustrée envie d'amour envers les autres.
- Bonjour, nous pouvons commencer, c'est quand vous voulez.
Adam écarte sa veste verte pour ne pas la froisser puis s'asseoit.
- Parfait, je suis prêt, allez-y.
- Bien, tout d'abord, comment vous nommez-vos ?
- Je m'appelle Adam Winderfield, fils de Jack Windefield et de... Gabrielle Winderfield née Mac Durann.
- Bien, à quand remonte votre naissance ?
- C'était le 6 mars 1982, et c'était ici, à Inverness. Je n'ai pas bougé depuis que je suis enfant, répond-il avec un sourire. Cela me fait donc 24 ans, bien que les gens aient tendance à me croire plus jeune.
- Comment s'est passée votre enfance ? Comment avez-vous été élevé ?
Ses iris bleus se mettent à pétiller, comme si cela appelait des images qui se projeteraient devant ses yeux. Il secoue la tête puis répond :
- En fait, je ne me souviens pas vraiment de ma petite enfance car je n'en parle jamais avec mon père.
- Pour quelles raisons ?
- C'est une période où il ne s'occupait pas beaucoup de nous, c'était tout le temps notre mère qui était à la maison, et comme il n'accepte pas de parler de notre mère... Ce n'est qu'en ressassant les souvenirs qu'on les maintient, et ceux-ci n'ont jamais été maintenus.
- Il est arrivé quqleuqe chose à votre mère ?
- J'avais quatorze ans... Un banal cancer des os, le plus douloureux. Du moins c'est ce que tout le monde croit. Mais moi, je ne suis pas si sûr que ce soit si naturel que ça, il y a de la magie derrière tout ceci, ça ne fait aucun doute.
- Comment était-elle, vous vous rappellez ?
- Oui, je me souviens d'elle lors de mon dixième anniversaire, lorsque j'avais invité tous mes copains, elle était tellement belle. Il y a aussi ce jour d'été où nous étions allés nous promener dans les hautes collines d'Ecosse... Je l'aimais beaucoup, nous l'aimions beaucoup. Je ne sait pas grand chose de précis sur son caractère ou de ses pensées, mais ses yeux disaient à eux seuls comme elle était pure et tendre.
- Vous dites "nous", vous avez des frères et soeurs ?
- Oui, j'ai une soeur jumelle, Abygaël. Bien qu'elle soit ma jumelle, c'est seulement lors de notre adolescence que nous avons été proches. Avant, notre différence de caractère nous éloignait plus qu'autre chose. Elle est plutôt active et pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
- Et pas vous ?
- Non, je suis assez passif, non parce que j'aime la situation actuelle, mais... je crois que j'ai peur de faire empirer la situation. C'est tellement facile de faire tout capoter avec quelques mots déplacés, perdre un proche, blesser quelqu'un. Je n'ai jamais eu de très bons amis, et à part mon père et ma soeur, personne ne compte vraiment dans mon coeur.
- Vous êtes... lâche dans les relations, dans un sens ?
- Je ne sais pas si un tel mot est nécessaire... mais ça y ressemble. Je regrette souvent ne n'avoir pas osé m'affirmer, dit ce que je pense à quelqu'un que j'apprécie ou que je déteste. Et la fois d'après, j'agis identiquement, à me cacher dans une simple sympathie ou une froide indifférence alors que tant de mots bouillonnent en moi.
- Nous parlions de votre enfance. De quoi vous souvenez-vous ?
- Elle n'a pas été très gaie, même avant quatorze ans, et mes seuls bons souvenirs sont avec ma famille. Je n'ai jamais eu de vrais amis, vous voyez. Les camarades allaient et venaient. Non pas que je ne désirait pas m'y attacher (cette tendance commença seulement après que j'ai perdu ma mère). Ce n'est pas non plus que j'était particulièrement solitaire, j'avais pas mal de copains, mais je n'allais jamais au delà de cette relation de camaraderie. Je ne leur parlait jamais de mes problèmes personnels ou de ce que je pensais. Ma soeur ne faisait que me critiquer sur ce comportement, elle qui était tellement appréciée, qu'on idôlatrait. Je ne parle pas de mes parents, qui eux nous ont ont toujours traités en égaux, enfin je crois. Plutôt des autres enfants, eux, ils l'aimaient tant. Je ne lui en voulais pas, elle n'a jamais été du genre à rechercher la popularité, mais j'en souffrais tout de même. Mes parents nous ont élevés plutôt dans le respect des traditions et des liens familiaux que d'aucune religion. Nous avons toujours vénéré la famille et la fidélité à ce que nous sommes profondément. Je n'ai pas à me plaindre de mon éducation. Ce drame qui est arrivé dans ma quatorzième année fit de moi l'ombre de ce que j'étais, pour au moins deux ans. Je fit pas mal de bétises, je n'avais plus de copains, je ne souriait plus. Moi qui était si mignon, cela me fit mûrir d'un coup. Les enfants ne devraient jamais mûrir... La fin de mon adolescence, ces huit dernières années furent bien plus heureuses.
- Vous dites que vous avez fait des bétises lors de votre période noire ? Quel genre ?
- Disons que je me suis mêlé de choses que les hommes n'auraient jamais du otées des vieux grimoires. J'ai voulu rentrer dans l'Ordre de Weylan, voyez-vous. Mon père n'était pas souvent à la maison, il était devenu indifférent à tout. Alors, plus personne pour me tenir et une dure épreuve à franchir m'ont poussé à rechercher des connaissances occultes et à fréquenter les membres de l'Ordre. Lorsque mon père, grace à certains indices que j'oubliais de cacher, l'apprit, il m'expliqua calmement les dangers de la magie et les torts qu'elle avait déjà causés. Heureux qu'il s'intéresse enfin à moi, et n'ayant de toutes façons pas le courage de m'opposer à lui, j'arrêtais de suites mes recherches. , Et puis... il y a aussi quelque chose qu'il ne sait pas, il y a trois ans, bien que mon corps tout entier rejetait cette idée, je suis aller voir un membre peu influent de l'Ordre de Weylan et je lui ai proposé un marché. Il m'offrait un talisman de protection contre la magie noire et en échange, je devais lui payer une somme importante d'argent. Je ne l'ai toujours pas remboursé. Il ne m'aurait jamais vendu un faux telisman, j'en suis sûr, car il sait que je pourrait parler à son Ordre du fait qu'il vends des protections anti-magiques. Moi de mon côté je suis obligé de le payer, ou alors il en parlera à mon père, ce que je ne veux à aucun prix. De plus, je n'ai aucune idée de ce qu'il pourrait faire grace à ses pouvoirs à ma famille. Je ne préfère pas prendre de risques. Il y a malheureusement un fait gênant, qu'il a ommis de me dire : ce talisman me fait passer d'horribles nuits pleines de cauchemars. Il pousse mon esprit à se livrer tout entier à ses plus terrifiantes peurs et à ses souvenirs les plus désagréables. Je rêve tout le temps de ma mère, de la mort de proches ou d'une catastrophe surnaturelle sur la ville.
- Comment les gens vous décrivent-il moralement ?
- On me remercie souvent à la bibliothèque pour ma disponibilité, ma prévenance et mon sourire constant. J'entend aussi que je suis mystérieux dans mes propos, comme mon père, ce qui est possible, car voyez-vous je connais Inverness depuis ma naissance et tout ce qui s'est passé dans les dernières années, j'en ai au moins entendu parler. Je suis attentif aux besoin des autres, mais un peu rêveur avec mes livres. C'est pas un mal de s'évader des problèmes de la vie courante en lisant des bouquins, de toutes façons. J'ai beaucoup d'espoir pour cette ville, et on me dit souvent que je suis fou ou parfois optimiste. En tout cas, je pense que les vivants trouveront toujours le moyen de se défendre contre les morts, et que la magie ne sera jamais utilisée que par une minorité de gens irresponsables, et restera donc une plaie minime.
- Comment considérez-vous la magie ?
- Mon père m'a appris à m'en méfier, mais il n'a pas réussi à me faire la rejeter totalement comme moyen moral. Je pense que dans de bonnes mains, elle peut être un instrument puissant. Regardez, les policiers, ils ont des pistolets, au même titre que les bandits qu'ils combattent. Par contre, c'est pas demain la veille que je m'initierais aux mystères occultes, surtout quand je vois les membres de cet Ordre de cinglés.
- Vous travaillez à la bibliothèque, vous avez donc une passion pour les livres ?
- En effet, mon père est le propriétaire de la bibliothèque, et comme il n'y est pas souvent, je fais le bibliothéquaire parrallèlement à mon Master de socio-psychologie. Je ne suis pas spécialement passionné de livres ni d'histoire, mais ces deux choses me permettent d'aider les habitants à connaitre leur passé et à m'évader de ma vie quotidienne.
- Quel est votre plus grand amour, sans parler forcément d'une personne ?
- J'adore mon père, ma soeur... mais je crois que j'aime encore plus la connaissance. Cette puissance que vous avez sur les autres lorsque vous leur faites voir que vous en savez plus qu'eux. Comme on se sent faible quand on est ignorant. On n'a aucun pouvoir lorsqu'on utilise la force mais qu'on ne connait pas son environnement, son ennemi, ses propres faiblesses,... J'aime savoir tout. J'ai de la chance de faire partie de ceux qui en savent le plus d'Inverness.
- Quel est votre plus grand regret ?
- Oula, la question... J'ai tellement de regrets, je ne m'amuse pas à les classer. Ma vie est un immense regret. Mais je dirais comme ça... de n'avoir pas été plus ami avec Emish, un pote du lycée. Il était tellement fort en lui-même, si sûr de lui, si confiant, il n'abandonait jamais. C'était ma soeur, mais avec la solidité d'un garçon. Je regrette tant d'être rester à l'idôlatrer silencieusement, à le regarder sans lui dire comme je l'admirais. Bien sûr je regrette aussi ma mère, mais je ne me fais pas d'illusions, je n'aurais rien pu faire pour la sauver, contrairement à cette amitié.
- Quelle est votre plus grande haine ?
- Je ne crois pas avoir de haine... Attendez voir, si. Je hais ces deux familles qui transforment notre existence en enfer quotidien. Je les déteste pour leur fierté débile et leur manque de miséricorde. Il auraient du pardonner à ces deux jeunes de s'aimer. Je ne comprends pas un tel comportement, malgré mes études en socio-psychologie. C'est tellement beau l'amour... Enfin bon, je vais pas faire le romantique, je sais que l'amour n'est pas vraiment en première priorité dans ce monde de brutes.
- Quelle est votre plus grande peur ?
- J'ai très peur de la solitude physique, et lorsqu'il n'y a personne dans la bibliothèque, je cours me chercher un livre à lire pour m'immerger dans un monde peuplé où l'on ne se sent jamais abandonné.
- Des anecdotes sur votre comportement quotidien ?
- Je suis tout le temps en retard le matin. Je me lève toujours à la dernière minute. En fait je me couche tard, d'une part parce que j'aime penser, allongé dans mon lit. D'autre part à cause de ces cauchemars, je veux passer le moins de temps possible à dormir. Ensuite, on me dit que je réponds souvent par des questions. Il parait que ça ajoute à mon coté mystérieux.
- Ce n'est pas ce que vous avez fait là, si je ne m'abuse.
- Non en effet. Ah oui, il y a aussi une chose que je fais régulièrement, c'est de prendre mon vélo et de foncer à toute allure dans les collines environnantes, souvent au risque de me casser quelque chose.
- Très bien, monsieur Winderfield, je crois que ce premier entretien est très concluant, et me confirme l'envie que j'avais d'écrire votre biographie. Nous nous reverrons dans une semaine pour commencer la première partie de votre enfance, veillez à ce que votre père et votre soeur soient là. Merci beaucoup !
- Mais de rien. Au plaisir !

Adam se leva de son lit... puis soupira. Le réveil indiquait "01:16", et il n'arrivait toujours pas à dormir, ou plutôt, n'en avait pas encore l'envie mentale, bien que son corps le tire de toutes ses forces dans les bras de Morphée. Sa vie n'est pas exemplaire, mais c'est vrai qu'elle mériterait un petit bouquin, tout de même, surtout que la partie sur la magie intéresserait le public basique avide de surnaturel. Enfin bon, c'est pas demain la veille qu'on frappera à sa porte pour lui demander de raconter sa vie. Finalement, c'est peut-être pas pour lui déplaire. Allez, reprenons "Lestat le Vampire" où j'en étais. Il se mit à lire quelques pages, plongé dans une obscurité à peine percée par la pâle ampoule, puis s'endormit comme son esprit perdait la bataille contre son corps. Il vit une sorcière brûler sa maison, et son père en mourir, cette nuit-là. Jamais il ne s'y ferais.
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Adam Winderfield
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